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Pérou
& Itinéraire
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Vendredi 11 novembre:
Puno (Pérou)
Pas de jour férié pour les douaniers: aujourd'hui,
nous passons la frontière. C'est beaucoup plus calme qu'entre
l'Argentine et la Bolivie! D'ailleurs, à force de ne rien manger
en Bolivie, nous sommes devenus presque transparents Les douaniers
ne nous font aucun problème et nous nous retrouvons au Pérou.
Au début, la différence n'est pas perceptible (bt22223R):
mêmes femmes en costume traditionnel, mêmes paysages au
bord du lac Titicaca, même ambiance. Mais petit à petit,
nous commençons à voir quelques tracteurs dans les champs,
des latrines un peu partout, des élevages de truites.(bt22212R,
bt22219R)
C'est au marché de Puno que nous aurons un choc: comme
si nous n'avions rien mangé depuis un mois, nous redécouvrons
qu'il existe des mangues, des poires et du raisin,
des haricots verts, des betteraves et des petits
pois, du beurre ( ou presque, disons de la margarine améliorée),
des étals de poulets sans mouches ( pas de grippe aviaire
ici, pas de psychose non plus, et des poulets succulents). Nous réalisons
ainsi que non seulement nous avons vraiment mal mangé en Bolivie
mais qu'en plus le Pérou semble sensiblement plus riche.
A part ça, la ville de Puno ne nous enchante pas. La Police
est omniprésente : police nationale, police de transit, police
du tourisme, police de la route. D'ailleurs les policiers, mal payés
et corrompus, nous ont vite repérés : nous avons subi
un contrôle des papiers comme nous n'avions jamais eu auparavant.
Ils ont cherché la faille :
- " Votre pare-brise est fendu, il faut le changer tout de suite."
Xavier ne s'est pas laissé démonter:
- "Il n'y a pas de problème, on voit bien la route!"
- "Vous n'avez pas de bandes réfléchissantes à
l'arrière, c'est obligatoire."
Sur ce coup là, impossible de se défendre. Les policiers
nous ont obligés à les suivre pour en acheter, ils voulaient
garder tous nos papiers, faire monter Xavier dans leur voiture. On s'est
bien battu car on savait très bien qu'ils n'avaient pas le droit.
Et la touche finale, c'est qu'ils nous ont demandé 20 soles
( monnaie péruvienne) pour leurs frais d'essence!
Alors là, Xavier est devenu soudain complètement idiot,
ne sachant plus que répéter: "No entiendo" (
"comprends pas") Ils nous ont enfin laissé tranquille.
Nous découvrons à Puno le moyen de transport local:
le vélo-taxi (bt22454R). 
Tout le monde l'utilise pour se déplacer et du coup, il y a bien
moins de minibus! Pour notre part nous restons dans notre fourgon et
nous avons d'ailleurs bien du mal à nous garer. Nous ne pouvons
pas rester dans les rues pour dormir, c'est parait-il trop dangereux
( à cause de la Police ou des voleurs?...) Nous avons trouvé
un garage qui nous accueille pour la nuit. Il y a bien des
WC, mais nous touchons là le pire dans l'échelle
du manque d'hygiène et des odeurs. On n'a jamais vu nulle
part une puanteur pareille. Je suis sympa, je ne vous donnerais pas
plus de détails ...
Vous l'aurez compris, Puno ne nous a pas vraiment enchanté mais
cette ville nous a offert malgré tout un premier regard sur le
Pérou.
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Dimanche 13, lundi 14, mercredi
16 novembre : Sillustani
Pour échapper à l'ambiance de Puno, nous avons rejoint
le site archéologique de Sillustani. Au dessus de ce village
on été découvertes des Chulpas: Ce sont
des tombes funéraires où étaient enterrés
des dignitaires chollas ou incas (bt22280R, bt22324R)). Le site est
envahi par les touristes bien sûr mais nous avons quand même
réussi à les voir de près sans la foule.

A Sillustani, nous avons surtout rencontré Aede,
une jeune femme qui tient un stand de souvenirs pour les touristes.
(bt22270R)Avec elle, le courant est vite passé, si bien qu'elle
est venue plusieurs fois passer la soirée avec nous dans le fourgon.
Nous avons échangé des bracelets, joué de la musique
et chanté, nous avons beaucoup parlé aussi.
Le dernier soir, Aede m'a demandé d'être la Marraine de
sa petite fille, Marie-Sophia. "Demain, tu lui couperas les cheveux,
c'est la tradition, mon père apportera de la viande, tu offriras
des cadeaux, des vêtements. Ce sera la fête!"
Il a fallu lui expliquer que ce n'était pas possible et ce fut
difficile.
Le lendemain, nous avons quitté Aede. Aede qui a 20 ans
et déjà une petite fille de 3 ans; Aede qui vit sans mari
parce qu'il est parti avec une autre femme et qu'il lui a fait d'autre
enfants; Aede qui voudrait bien couper ses nattes mais qui ne le fera
pas car elle ne peut pas vivre en costume traditionnel sans ses nattes.
Aede qui attendra que sa fille ait 20 ans pour chercher un nouveau mari
parce qu'ici, les maris battent les enfants qui ne sont pas les leurs.
Aede qui continuera sa vie simple dans son petit village, à vendre
ses souvenirs aux touristes.
Et puis nous avons croisé la route d'Eric, qui connait
l'Amérique du Sud par coeur. Nous avons partagé beaucoup
de bons moments ensemble, des repas, des réparations, des discussions.
C'est la magie des rencontres , imprévus mais souvent agréables.
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Mardi 15 novembre : Iles flottantes
des Uros
C'est un peu sur une autre planète qu'on a atterri ce
jour là.
Les îles flottantes (bt22379R) , ce sont de vraies îles
construites avec la Totora, un roseau qui pousse abondamment dans
l'eau peu profonde du lac Titicaca. Le peuple des Uros est venu
se réfugier sur l'eau il y a plusieurs siècles
pour échapper aux agressions des Kollas et des Incas; (bt22400R)
La Totora sert à tout!
On la mange, on l'utilise pour construire les maisons, pour faire du
feu, pour fabriquer de magnifiques bateaux. (bt22385R)
200 familles vivent sur les îles en permanence, essentiellement
grâce au tourisme. Mais ils ont aussi des avantages : électricité
gratuite (panneaux solaires) (bt22412R), eau gratuite également,
et pour les enfants, pas d'obligation de porter l'uniforme à
l'école.
Nous avons été accueillis très gentiment sur
une des 24 îles flottantes et nous avons eu la chance de pouvoir
discuter avec le président de l'île, José, qui
nous a même fait rentrer dans sa petite maison, pendant que les
autres touristes achetaient leurs souvenirs (bt22417R). La moitié
de la surface du sol est occupé par un matelas où dorment
tous ensemble les parents et leurs trois enfants. C'est comme ça,
ils ont l'habitude!
Les hommes fabriquent les bateaux en totora et aussi les petites
maquettes pour les touristes, les femmes brodent. .José nous
dit très simplement qu'ils auraient trop de mal à vivre
à la ville car ici, ils ont moins de frais et ils sont plus tranquilles
malgré les touristes (bt22414R) . Ils ont l'air de bien assumer
le fait que chaque jour, des dizaines d'étrangers affluent
pour les observer et les photographier.
Nous avons également visité une école flottante
mais là, c'était plutôt décevant car on n'a
pas pu discuter avec la maîtresse ni les élèves.
(bt22435R) C'était une visite pour touristes, inintéressante.
En tous cas, la discussion avec José ainsi que sa gentillesse
nous ont beaucoup marquées et nous aurions bien passé
la journée et même la nuit avec lui et sa famille. (bt22147R)

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26 novembre, CUZCO
(Pérou)
Nous sommes à Cuzco depuis le 16 novembre c'est
à dire depuis longtemps.
Pour la première fois, nous nous sommes vraiment posés
quelque part pour prendre le temps ... de vivre! Et de travailler,
parce que les cours du Cned ne nous lâchent pas, même à
l'autre bout du monde.(bt22945R, bt22595R)

Grâce à Eric, rencontré à Sillustani,
nous avons posé nos roues chez Helmie et Gonna, un couple
de Hollandais qui a eu l'excellente idée de proposer un camping
au dessus de Cuzco. Impossible de résister à tout ce qui
nous est proposé sur place: douche chaude, cuisine avec bières
dans le frigo, salles de travail, DVD, et aussi la Wifi qui nous permet
de communiquer toute la journée avec vous.(bt22777R)
Ici, on reprend des forces et du poids avant de reprendre la route.
Et puis, Cuzco, ville sacrée, est tellement belle, tellement
incroyable (bt22658R). Nulle part ailleurs nous n'avons vu un endroit
où le passé est visible à chaque coin de rue.
Les murs ont des fondations d'origine inca : des pierres énormes,
de plusieurs tonnes, qui tiennent sans mortier grâce à
leurs formes imbriquées à plusieurs faces, très
caractéristiques (bt22835R).  
Au dessus, les conquistadores espagnols ont érigé leurs
demeures coloniales, aux magnifiques balcons de bois sculptés
(bt22800R). Ils ont aussi pris la plupart des pierres des sites incas
alentours pour couvrir la ville d'églises majestueuses (bt22658R).
Et cela donne une ville qui surprend, qui émerveille, qui
nous touche profondément.
  
Les touristes sont là bien sûr, mais on croise surtout
des péruviens, parfois en costume traditionnel, dans le dédalle
des ruelles (bt22837R).
Autour de la ville, le paysage est très vert. Nous redécouvrons
l'herbe et les arbres, enfin!. En effet, nous avons quitté l'altiplano,
les hauts plateaux des Andes, pour redescendre à 3 300m d'altitude.
Ici, l'arbre roi, c'est l'eucalyptus, odorant et gigantesque,
avec un feuillage argenté superbe. Bref, c'est beau.
Pour visiter des sites archéologiques autour de Cuzco,
on n'a que l'embarras du choix
Nous avons donc été voir le site de Saksayhuaman
(bt22701R, bt22613R): Cuzco ayant été construite avec
une forme de puma, c'est Saksayhuaman qui en était la tête.
Les 22 murailles étaient les dents, moyen de défense très
efficace contre les attaques (bt22683R). C'est à cet endroit
qu'a eu lieu en 1536 la dernière bataille, menée par Manco
Inca. Bien qu'étant une poignée de soldats, les conquistadores
ont gagné, signant par la même occasion la fin définitive
et sanglante de l'empire inca.
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Malgré les touristes, ce site nous a fortement impressionnés,
tant par la qualité d'assemblage des blocs de pierre que par
l'histoire qui y est liée (bt22674R).
Nous sommes allés voir ensuite le site de Qenko, lieu
probable de sacrifices humains, comme en attestent les petites rigoles
d'écoulement (bt22720R).
Le site de Tambo Machay possède des bains cérémoniels,
alimentés par une source naturelle (bt22737R).
Quant à Puca Pucara, c'était peut-être un
pavillon de chasse, un poste de garde ou un halte pour les voyageurs
(bt22770R).
A une heure de Cuzco, nous avons rejoint le site de Pisac, presque
aussi important que celui, plus connu de Machu Picchu, mais moins
emblématique. Pourtant c'est vraiment un endroit étonnant,
très étendu et doté d'une vue sublime sur la vallée
sacrée (bt22847R, bt22893R, bt22900R).
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Des terrasses pour les cultures côtoient des bains cérémoniels,
une zone militaire, et surtout l'intihuana, poteau d'encrage du soleil
entouré de temples (bt22908R, bt22909R).
Ce site gardait à la fois la vallée très fertile
de l'Urubamba et un col donnant accès à la jungle.
Les heures de marche au milieu de ces ruines nous ont enchanté:
Les incas étaient vraiment des gens très forts! (bt22934R)
Après avoir visité Pisac, nous avons décidé
de ne pas aller voir le site de Machu Picchu. Les renseignements
pris nous ont montré que l'accès se faisait obligatoirement
en train ( 80 dollars AR par personne) puis en bus, jusqu'à l'entrée
du site ( 20 dollars par personne). Si la saison des pluies n'avait
pas été aussi présente, on aurait pu faire 8 heures
de piste en fourgon, puis prendre un bus pour passer des gués,
puis un camion, puis le train, puis le bus et c'est tout!
Nous nous contenterons des photos magnifiques du National Geographic
et de celles de notre médecin préféré qui
nous envoie les vues des lieux qu'on ne peut pas visiter, mais ce qui
est sûr, c'est que ce coin péruvien nous a donné
envie d'en savoir plus sur cette civilisation inca si incroyable,
qui ne connaissait ni la roue, ni l'écriture, mais qui a su bâtir
un empire doté de monuments et d'objets qu'on ne voit nul part
ailleurs dans le monde.(bt22803R, bt22823R)
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mercredi 30 novembre: Parc national de Paracas
Le Pérou est un pays qui peut surprendre à tout
moment: Imaginez qu'en une journée, nous sommes descendus
de 4 000m. De quoi chambouler les intestins, et aussi remettre de
la pression dans les neurones.
Nous avons laissé les lamas et alpagas sur les hauts plateaux
(bt23005R)
et, après avoir battu notre record d'altitude en passant
un col à 4 565m ( presque le Mont Blanc et pas un poil
de neige!), nous avons fait le grand plongeon en rejoignant l'océan
Pacifique.
Nous pensions découvrir une côte fleurie et verdoyante,
genre carte postale de bord de mer, mais c'est un désert impitoyable
que nous avons trouvé. On aurait peut-être dû regarder
le guide de voyage avant car le choc a été brutal.
Inutile de vous dire qu'ici, le costume traditionnel a disparu : on
vit en short, débardeur et babouches de plage !
Sous un ciel voilé, nous ne pouvions porter le regard que sur
des cailloux et des dunes
( bt23094R,bt23116R).
De temps en temps nous traversions une oasis avec des
habitations de torchis ou de sisal (bt23148R), quelques arbres souvent
rachitiques, quelques fleurs arrosées amoureusement.
C'est au bord de l'océan que nous avons posé nos roues
et tout de suite, avec le bleu de la mer, on s'est senti mieux. Le premier
bain n'a pas tardé d'ailleurs! (bt23168R, bt23169R, bt23170R)
Dans les jours qui ont suivi, nous sommes partis à la découverte
du parc national de Paracas (bt23226R, bt23308R).
Nul part ailleurs nous n'avions encore vu le désert toucher
l'océan, l'eau si proche du sable sans qu'il ne puisse y
avoir d'alliance pour donner vie aux plantes ( bt23278R). La seule contribution
de la mer, c'est de créer la brume qui apporte un peu
de fraîcheur ... et 1,83 mm d'eau par an. Pas de quoi faire
pousser un brin d'herbe!
Alors il n'y a rien d'autre que les pierres, le sable, le vent
qui chante dans les dunes, le soleil qui tape sur tout ce qui
vit.
Et puis il y a les otaries qui se prélassent toute la
journée (bt23251R, bt23331R), en se fichant bien qu'il n'y ait
rien sur le rivage, les oiseaux étranges ou plus connus
qui jouent avec le vent (bt23264R, bt23327R), les lézards
qui se dorent au soleil car il n'y a rien d'autre à faire (bt23240R).
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Il y a aussi les pêcheurs qui savent, eux, que leur richesse
se trouve dans la mer (bt23204R, bt23212R). Poissons, crustacés,
oursins, pieuvres, il y a de quoi se régaler( bt23164R).
C'est donc ici que nous avons entamé notre quatrième
mois de vadrouille, en se disant qu'on se sent bien loin des quelques
chutes de neige françaises mais que bientôt, comme vous,
on fêtera Noël.(bt23373R)

Samedi 3 décembre: Nazca
Au milieu du désert, il y a une oasis plus grande
que les autres (bt23392R), plus connue aussi et nous y avons fait une
petite pause. C'est un hôtel presque de luxe qui nous a
accueilli à bras ouverts (bt23450R)
: Pensez donc, les touristes sont rares en ce moment alors six petits
français un peu gringos qui débarquent, ils ne faut
pas les laisser s'échapper!
L'hôtel faisait camping et proposait aussi la visite en avion
des lignes de Nazca. Toutes les négociations étant
possibles, nous avons obtenu 2 nuits gratuites (+ une chambre pour les
WC et la douche) avec utilisation de la piscine en plus et le survol
des lignes à tarif réduit, pour un temps plus long
et en payant pour 5 au lieu de 6 ! (bt23442R, bt23453R)
Mais c'est quoi, en fait, les lignes de Nazca?
Et bien voilà : Il y a très longtemps, entre 300 av
JC et 800 après JC, des gens encore plus fous que nous ont
dessiné dans la platitude du désert des figures géométriques
et des représentations. Personne ne sait vraiment pourquoi
les Nazcas ont fait tout ça, les scientifiques pensent que les
lignes seraient en quelque sorte un calendrier astronomique géant.
Alors, pour mieux nous rendre compte de l'importance de ces dessins,
nous avons décidé d'utiliser quelques dollars pour survoler
cet endroit extraordinaire.
Nous avons pu voir les dessins d'une baleine, d'une araignée,
d'un colibri, d'un homme à tête de chouette, d'un condor,
etc... C'est vraiment très étonnant. (bt23399R,
bt23406R, bt23417R)
Le seul petit problème, c'est qu'à force de pencher avec
l'avion à droite puis à gauche pour que tout le monde
puisse voir, les filles sont devenues plus blanches que blanches et
quand enfin on a atterri, elles ont juré qu'on ne les ferait
plus monter dans un engin pareil.
Quand aux garçons, ils ont demandé: "ça coûte
combien un avion comme ça ? Dis Papa, tu voudrais pas passer
ton brevet de pilote?"...
Les Nazcas, eux, n'avaient pas d'avion pour voir leurs magnifiques
dessins d'en haut mais ils ont été assez ingénieux
pour décorer le désert, uniquement en déplaçant
des pierres. Pour notre grand plaisir.
(bt23412R)
Béa
CANON DEL COLCA-CHIVAY
Lundi 5 décembre- samedi
10 décembre
Notre dernière grande étape au Pérou a
été un moment fort.
Nous avions rejoint Arequipa, belle ville aux demeures coloniales
somptueuses.
Mais c'est Chivay qui a eu notre préférence.
Pour y accéder, il nous a fallu battre un nouveau record d'altitude:
en effet, la route passe par un col à 4 842m. Cette fois-ci,
nous étions bien au dessus du plus haut sommet de France.( bt23539R)
Nous
avons eu la chance d'y voir le coucher du soleil avant que le ciel et
ses nuages ne se colorent en rose-orangé. L'oxygène
étant rare à cette altitude, et le froid glacial,
nous avons donc entamé la descente pour rejoindre Chivay dans
la nuit.
C'est un "rabatteur" qui nous a orienté vers un
hôtel pour la nuit. Il a bien fait. Nous pas que la nuit fut
bonne, loin de là car les chambres étaient moins bien
insonorisées que le fourgon, mais parce que le gérant
de l'hôtel est devenu notre ami. Felipe, dès
le lendemain, a décidé qu'il ne nous ferait plus payer,
même si nous restions un mois. Nous avons donc passé plusieurs
nuits dans le fourgon, sur le parking de son hôtel, profitant
gratuitement des WC et des douches (bt23554R) Nathan
était son préféré, on n'a jamais su pourquoi.
Petit village calme, Chivay offre l'entrée au plus
profond cañon du monde , (ou presque: il était le
plus profond jusqu'à ce qu'on découvre que son petit voisin
le battait de 163m!). Le cañon del Colca a une profondeur
de plus de 3 000m. Bien moins impressionnant que le grand cañon
du Colorado (on laisse quand même cet honneur aux Américains),
celui-ci est surtout réputé pour ses cultures en terrasses
construites par les Incas ( bt23583R, bt23609R, bt23618R), ainsi
que pour sa colonie de Condors des Andes.
Nous sommes donc allés randonner dans le coin. C'est effectivement
magnifique (bt23688R) mais sur le coup des condors, on s'est fait avoir.
Personne ne nous avait dit qu'en période de nidification, ces
rapaces se cachent. Un seul rapace, impossible à identifier
formellement, a daigné nous survoler ( bt23671R), alors
que des dizaines de rapaces étaient censés nous frôler
la tête.( bt23666R) Inutile de vous dire la grande déception
de certains. Vous n'aurez donc pas de photo mais ce n'est pas très
grave car, pour ne rien vous cacher, les condors des Andes sont des
oiseaux particulièrement moches avec une crête comme
les coqs, sauf qu'elle a glissé sur le bec.
Par contre, la grande émotion que nous avons eu, on
la doit à Felipe, qui a eu la bonne idée de nous faire
revenir à Chivay pour la plus grande fête de l'année.
Le 8 décembre marque le début d'une fiesta de
4 jours. Probablement fête catholique de L'Immaculée
Conception, c'est le rassemblement de tous les gens de la vallée
del Colca. Et là, c'est tout simplement incroyable.
Les femmes arrivent dans leur plus beau costume (bt23744R), celui
qu'on ne sort qu'une fois par an, les hommes et certains enfants
portent aussi ces jupes mais surtout des chapeaux très particuliers
(bt23711R, bt23820R, bt23829R).
Les jupes, les corsages, les chapeaux sont brodés, ornés
de paillettes (bt23754R, bt23755R, bt23776R).
C'est d'une finesse très étonnante et surtout qui contraste
fortement avec le costume traditionnel des gens des hauts plateaux.
Typique de cette vallée, les chapeaux féminins se
portent d'ailleurs tout le temps et permettent, à leur couleurs
et leurs broderies, de reconnaître le lieu d'habitation.
Après avoir sorti la vierge de son église ( bt23709R),
les danses commencent, accompagnées par deux orchestres
qui se relaient toutes les 4 mesures (bt23747R). Et ça
dure des heures! Le pas de danse est des plus simples mais on ne
s'arrête quasiment jamais (bt23728R, bt23765R). Demandez à
Joachim: Il s'est fait inviter par une jeune et jolie péruvienne
mais il n'a pas réussi à tenir plus de trois tours!
Les paysans de la vallée sont là aussi, ils regardent
en silence. Les femmes pauvres n'ont pas les riches robes qui valent
des fortunes mais leur costume n'en est pas moins très joli et
elles, par contre, le portent tous les jours (bt23648R, bt23746R, bt23753R).
Pendant ces jours de fête, on se permet quelques excès
aussi. Le Pisco sour, genre de tequila péruvienne,
se boit sans limite pour certains. Les plus pauvres achètent
des bouteilles à bas prix et, en quelques dizaines de minutes,
ils sont cuits. Ils vaut donc mieux les éviter!
Nous ne sommes restés que deux jours. c'était déjà
bien car finalement, ce n'était pas si facile de supporter le
même air de musique, ainsi que les nuits torrides avec concerts
pour les jeunes jusqu'à 5 heures du matin... ( bt23816R)

Nous avons quitté Felipe avec de la musique plein la
tête et des paillettes plein les yeux et nous ne sommes pas prêts
d'oublier tous ces gens qui savent, une fois par an, prendre le temps
de faire la fête.
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