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n° 01, le n°02 & le
n°03
France, le 1°septembre
2005 : Le départ
Visitez l'Album n° 00 "Avant le
départ"
******************
Buenos-Aires, le 2 septembre
: téléphone de Béa vers 21h30 heure française
(soit 16h30 locale)
"Nous sommes à Saran (?) à 50 km au nord de B-A,
là où était notre camion.
Nous l'avons récupéré il y a une heure environ,
en bon état, sauf le lanterneau détérioré
qu'il va falloir réparer.
Le voyage nous a paru très long et fatigant. Nous ne savons plus
trop où nous en sommes à cause du décalage horaire
et parce qu'on nous a fait manger souvent durant le trajet à
n'importe quelle heure.
A l'heure qu'il est, nous allons chercher un camping et à manger.
Ce matin, à notre arrivée, il faisait 8 ou 9°, temps
couvert avec des éclaircis.
Première impression :
Ce n'est pas très différent de chez nous; mais c'est sale
partout avec quelques bidonvilles.
Nous ne pensons pas rester longtemps ici.
Bonjour à tout le monde."
****************************************************
Concordia le 7 septembre 2005
21h15 (heure française, soit 16h15 locale)
Bonjour a tous!
Ahh! quelle emotion de voir autant de courrier pour notre premiere
connection internet!
Merci a tous.
Et bien voila, le voyage a reellement commencé et, bien que
je ne puisse pas cette fois-ci envoyer de photos, je vais vous donner
un aperçu des premiers jours:
Arrivés à Buenos Aires à 8heures du matin, nous
avons été emmenés à Zarate par des gens
de Gefco pour récupérer le fourgon. ça a duré
quelques heures ...
Ensuite, direction le centre commercial Carrefour ( pas dépaysés!)
pour un petit plein alimentaire, et retour à Zarate. Première
nuit au club nautique privé de la ville, où nous avons
tout simplememt été invités pour avoir le droit
d'y dormir.
Samedi 3, nous avons pris la route en longeant la frontière uruguayenne.
Nous avons passé deux nuit à Gualeguaychu, dans un parc
très beau au bord du fleuve Uruguay.
Lundi 5 et mardi 6, nous étions dans une palmeraie ( El Palmar),
nous avons pu y voir nos premiers animaux "exotiques" : nandous,
vizcachas (gros rongeurs de la taille d'un gros chat), très gros
lézard ( la tête était grosse comme un pamplemousse!),
renard gris et plein de petites perruches vertes partout qui font vraiment
beaucoup de bruit.
Aujourd'hui, nous sommes à Concordia toujours près de
la frontière, pour un plein de nouvelles et d'alimentation.
Nous remontons donc doucement vers les chutes d'Iguazu, à l'extrème
nord.
Voici, pour finir, quelques impressions en vrac:
Les oeufs de poules sont blancs;
La lune a basculé. hier soir, elle était comme un "u";
Les argentins boivent une tisane toute la journée: C'est la "hierba
maté";
Tous les moyens de locomotion sont bons: charrette tirée par
un cheval en pleine ville, trois personnes sur le mème vélo,
des voitures genre poubelles ambulantes ( R12, 504, 2 cheveaux) en très
mauvais état;
C'est sale, mais il y a plein de poubelles partout;
Les argentins sont vraiment très gentils;
On dort bien dans le camion et on ne s'est pas encore étripé.
Les enfants ont commencé les cours du Cned à grande vitesse
pour rattraper le retard.
Voilà, c'est un message écrit sur le vif, ce n'est pas
très facile mais ce sont de bonnes nouvelles.
Nous vous embrassons tous et nous essaierons de faire mieux la prochaine
fois.
Xavier, Béa, Noémie, Joachim, Nathan et
Maïlys
PS: Votre enthousiasme pour notre voyage nous fait chaud au coeur.
Malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à toutes
les demandes des uns ou des autres ( Rapportez-moi un peu de ceci ou
cela, envoyez moi un message comme ci ou comme ça...) Sinon,
nous voyagerons sans profiter de notre voyage. Ne nous en voulez pas!
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*******************************************************
Du côté d'Iguazu,
le mardi 13 septembre 2005
Visitez l'album
n° 01
" Debout les gars, réveillez-vous!
Il va falloir en mettre un coup.
Debout les gars, réveillez-vous!
On va au bout du monde!
Certains nous prenaient pour des fous,
Mais nous on ira jusqu'au bout;
Et on sera au rendez-vous,
De ceux qui nous attendent. "
Voici trois jours que nous avons atteint cette petite pointe argentine
si célèbre pour ses chutes d'eau extraordinaires: les
chutes d'Iguazu.
Et bien nous avons beau être en zone sub-tropicale, ça
fait trois jours qu'on supporte un temps couvert et plus ou moins
pluvieux, avec une température de 12 ou 13 degrés. Correct,
me direz-vous, puisqu'on est en hiver ici. Oui, mais nous étions
arrivés samedi 10 avec une chaleur moite et collante, environ
35°C, difficilement supportable certes, mais qui nous paraissait
plus conforme au climat.
Et voilà, en une nuit, nous avons perdu plus de 20°C!
Du coup, nous sommes toujours là à attendre un ciel
plus clément pour visiter les chutes d'Iguazu.
Les enfants en ont profité, sans aucun enthousiasme, pour faire
les premiers devoirs à envoyer au CNED. Deux jours terribles
pour venir à bout des contrôles de math, physique, français,
etc
Une sorte de cauchemar, vécu à 6 dans le fourgon pour
avoir plus chaud. De toutes façons, le vent soufflait trop
fort et faisait voler les feuilles.
L'ambiance est bonne pourtant. Chacun trouve sa place petit à
petit. On commence à accepter avec humour les défauts
des autres: Celui qui renverse toujours son assiette, celui qui a
le hoquet au milieu de la nuit, celui dont les pieds sentent
plus fort que ceux des autres
On accepte mieux également les différences dues à
ce pays: le beurre qui n'est jamais salé, le jus d'orange qui
est toujours à base de lait de soja, les sanitaires toujours
rudimentaires, sales et en mauvais état; la terre rouge de
cette région qui tache énormément
(bt8991R)
Et puis on intègre de mieux en mieux cette vie nomade plus
simple et plus rudimentaire: la vaisselle et la lessive se font dehors,
à l'eau froide, nos vêtements sont moins propres, les
douches sont généralement tièdes et d'ailleurs,
on ne les utilise pas forcément, l'endroit où l'on s'arrête
n'est pas toujours extraordinaire. De plus, il faut faire preuve d'imagination
pour les petits soucis du quotidien.
Mais nos journées sont aussi remplies de découvertes
et de rencontres:
Quel est ce beau toucan qui nous observe? (bt8964R)
Comme ces bambous sont énormes! (bt8968R)
Vous avez vu cette voiture complètement déglinguée?
(bt8923R)
Venez! La dame du parc va apprendre à Joachim à préparer
le maté! (bt9011R)
Oh! Il y a des enfants qui courent après le fourgon pour vendre
des pierres précieuses!
Super! Cette grosse liane fait une balançoire! (bt8884R)
Découverte, émotion, émerveillement, galère,
ennui, travail, rires
Voilà notre vie.
A bientôt!
Béa.
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*********
Notre débarquement a nécessité quelques adaptations
de notre équipement.
Pour commencer, le transfo hi-tech (il est sensé reconnaître
la tension d'alimentation) de l'ordi n'aime pas le courant pas très
sinusoïdal de notre convertisseur. Conséquence : il ne
sait pas trop ce qu'on lui donne à manger (c'est du 110 ou
du 220V ?) et il sort ... rien ! Il faut donc recharger dans les campings.
Si on ne trouve pas de solution, ça va être dur en Bolivie
(merci donc à tous les électriciens qui pourront me
donner des solutions, pour l'instant j'ai bien trouvé un transfo
bête pour faire du 16V, mais il ne sortait qu'1 malheureux ampère
au lieu de 4. Le démontage du transfo d'origine me laisse perplexe
- c'est plein de trucs bizaroïde dedans) et puis, c'est quitte
ou double : si ça marche: bingo, mais sinon on risque de ne
plus pouvoir recharger du tout !).
La Casa rodante (dit camping-car) quant-à elle, fonctionne
bien, à part une fente sur le pare-brise (suite à la
rencontre d'un caillou sur une belle route bitumée) qui se
propage doucement mais sûrement. Pas dans le champ de vision,
la tendance du jour est une bifurcation vers le sud (enfin pour vous
!). Suite au prochain épisode. La réparation du lanterneau
avec de la toile adhésive tient le choc et surtout la pluie
d'orage (voir bulletin météo).
(bt8790) (bt8797)
A propos de sud, nous confirmons que le soleil tourne à l'envers
: en fait toujours de l'est vers l'ouest, mais comme il passe au nord,
c'est de droite à gauche !
Evidemment, les normes argentines ne sont pas les mêmes que
les Françaises : pour le gaz, pas de problème, on n'en
a pas eu encore besoin vu que notre bouteille (celle à moitié
pleine qu'on voulait pas nous échanger contre une complètement
vide en France !) a bien pris le bateau et est arrivée à
bon port. Par contre, pour mettre la seconde, il va falloir adapter
les placards vu que les bouteilles vendues ici n'y entrent pas. Nous
avons donc acheté une scie. Pour l'électricité,
pas de problème non plus, si ce n'est dans les douches ou l'eau
chauffe directement dans la pomme de douche alimentée en 220V
avec des épissures vaguement protégées par du
scotch. Ca fait drôle de voir une grosse étincelle quand
on ouvre le robinet d'eau chaude !
Les cyber-café, on en trouve partout, mais ils ne connaissent
pas les clefs USB. On va tenter un branchement direct de l'ordi.
Ici, on trouve des coccineras (dit barbeuk) partout avec des tas
de tables pour manger.
A l'arrivée, on avait un peu la tête à l'envers
: les clefs perdues étaient dans le sac de Xavier (une bonne
fée avait du les y mettre); la première platée
de nouilles a fini par terre (de toutes façons elles étaient
même pas salées), on a donc mangé la sauce sur
du pain; Nathan a tenté de passer incognito à travers
une porte vitrée fermée qui ne s'est pas laissée
impressionner.
Xavier
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le 24 septembre 2005, dans
la région de TUCUMAN (Nord-Ouest Argentine)
voir aussi toutes les photos de cette étape dans l'album
n° 02
I - Chutes d'IGUAZU, jeudi 15 septembre
Le grand jour. Aujourd'hui, qu'il fasse beau ou pas, on va voir les
chutes.
Et bien, il ne fait pas beau, ça crachine, il fait froid, mais
on y va quand même.
Ca fait déjà 5 jours qu'on attend de retrouver les 35°C
de samedi dernier et au lieu de ça, on a à peine 12°C.
Tout le monde est impatient.
Le premier choc, d'abord, c'est de voir des touristes partout dont
plein de français. On croyait naïvement que nous serions
" presque " tout seul un jour de mauvais temps. Au lieu
de ça, on se retrouve dans une masse de sacs en plastique blancs,
bleus ou verts qui font office d'imperméables mais qui ressemblent
plutôt à des sacs poubelle en balade.
L'approche des chutes est donc lente, tout le monde a choisi, comme
nous, d'aller d'abord les voir d'en haut. Le bruit de cataracte grandit
et d'un seul coup, on se retrouve avec de l'eau sous les pieds qui
passe à une allure folle avant de faire le grand saut. Sublime.
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Plus on continue sur notre passerelle et plus on découvre l'immensité
des lieux. Le débit est impressionnant, gonflé par les
quatre jours de pluie tropicale que nous venons de subir. Les chutes
n'en sont que plus belles. Le brouillard et les fines projections
de gouttelettes se mêlent, la jungle autour semble transpirer,
respirer, vivre
On oublie les touristes, d'ailleurs,, dans toute cette humidité
ambiante, on les voit à peine. Le brouillard monte et descend,
le spectacle est magique.
Le circuit inférieur ajoute de nouvelles sensations, d'autres
impressions. On se laisse arroser avec délice, même si
on râle ensuite d'avoir été vraiment trempé.
Nous sommes au cur d'un lieu fantastique, incroyable.
Après ce parcours, et après le déjeuner, nous
partons marcher dans la jungle. La jungle, ça n'a pas l'air
très différent de chez nous, d'autant qu'on suit un
sentier presque praticable. Mais si on regarde vraiment ce qui nous
entoure, on découvre des palmiers, des bambous, des lianes,
qui forment avec le reste de la végétation un univers
impénétrable
et dangereux.
Pour notre part, nous ne verrons que des coatis ( petits fourmilliers)
et un couple de singes, animaux inoffensifs dont la découverte
sera pour nous comme la cerise sur le gâteau de cette journée
inoubliable.
En ressortant du parc, Nathan et Maïlys se plantent devant deux
femmes de la tribu des Guaranis qui se gèlent devant leur artisanat
en espérant la venue des touristes. Nathan achète une
sarbacane et Maïlys un arc. Tout deux découvriront avec
joie que ça marche vraiment!
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II - Traversée d'Est en Ouest
de la partie Nord
Nous sommes le 24 septembre, le temps a passé depuis notre
visite aux chutes d'Iguazu ( voir texte). Voici donc un petit aperçu
de ces derniers jours.
Le vendredi 16, nous reprenons enfin la route, sous un ciel très
sombre, en direction du sud-ouest. Notre premier arrêt est avant
Posadas, dans un petit village connu pour son ancienne mission jésuite:
San Ignacio Mini. Le camping de pêcheur que nous trouvons est
un petit paradis avec plage de sable fin et jolis parasols au bord
du fleuve Parana. Concentration minimum pour travailler ici. Pas grave!
Dimanche 18, nous repartons. Impossible de faire des courses à
Posadas car on est dimanche. Nous poursuivons jusqu'à Corrientes.
Bonheur!! Le soleil existe ici. En fait nous avons quitté la
zone subi tropicale et la terre n'est plus rouge. Malheureusement
pour nous, nous tombons en plein meeting pour les prochaines élections
des députés provinciaux. Les argentins ne font pas les
choses à moitié et c'est donc difficilement supportable.
Nous faisons 100 km de plus jusqu'au Parc national Chaco, réputé
pour ses singes hurleurs.
Une pause hyper agréable encore, au calme jusqu'à l'arrivée
de deux cars scolaires le mardi. Beaucoup d'oiseaux ici, très
beaux mais dont les noms nous sont inconnus. Nous avons bien essayé
de voir les singes hurleurs, sans succès. Par contre, nous
les avons bien entendus.
Mardi 20, donc, Nous partons en direction de TUCUMAN, au pied de la
cordillère des Andes. Nous changeons de province et la différence
est brutale. Nous traversons un pays de poussière et de sacs
plastique: tout est sale, tout est moche. Nous ne voyons qu'une succession
de bouteilles, déchets et autre détritus. Comment les
gens peuvent-ils vivre ici et accepter un environnement pareil, d'autant
qu'ils sont pauvres et que rien ne pousse ici? C'est assez incompréhensible
pour nous.
Nous arrivons tard à Santiago del Estero, 160 km avant Tucuman.
Pas de camping en vue, il fait nuit. Nous nous arrêtons finalement
dans une station service. Ce soir, nous faisons un peu partie de la
grande famille des routiers (beaucoup de camions sont d'ailleurs déjà
là. Il y a tout ce qu'il faut ici: WC, douches, et même
la jolie jeune femme qui vient proposer à Xavier ses services
pour la nuit
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Mercredi 21, sans nous attarder, nous repartons . La poussière
est partout, il y en a plein le fourgon et dès qu'on croise
un véhicule, on ne voit plus rien. La route n'a qu'une voie
mais on voit parfois arriver en face un camion lancé à
pleine vitesse. C'est alors à qui cèdera le premier
en roulant sur le côté.
Tucuman, ville importante, a de bien beaux monuments, des gens riches
et aussi des cireurs de chaussures ou des nettoyeurs de pare-brise..
Nous faisons des courses et poursuivons jusqu'à un barrage
à 25km. C'est par hasard que nous empruntons une piste qui
nous mène à un camping comme on n'en a jamais vu. Un
monsieur sans dents de devant nous accueille, tout heureux de voir
des français chez lui. Il se met en quatre pour nous être
agréable. Et nous découvrons un lieu incroyablement
rudimentaire. Pas d'eau, pas d'électricité, pas de douche
bien sûr. Le monsieur me verse pour la vaisselle de l'eau tirée
d'un grand bidon (vu la couleur, ce doit être l'eau du lac)
et me met de l'eau "potable", donc plus claire, pour le
rinçage.
Maïlys est aux anges: il y a pleins d'oiseaux en cage, des lapins,
des poules, des poussins
Ce soir, c'est Barbecue, nous avons pu acheter de la bonne viande
argentine.
Ce camping de pêcheurs fait partie de ces lieux qu'on n'oubliera
pas, qui n'existent plus en France mais qu'on adore découvrir
comme ça, au détour d'un chemin.
Jeudi 22 septembre, nous quittons notre petit pêcheur si accueillant
et nous prenons de la hauteur. Direction TAFI DEL VALLE, au sud de
Cafayate. C'est un village perché à 2000m d'altitude
mais l'air est chaud et il y a quelques cactus. Le seul camping du
village est fermé pour cause de réfection mais un monsieur
au ventre absolument énorme nous propose de rester. Il connaît
énormément de choses sur la région, en particulier
sur le peuplement autrefois d'indiens qui ont laissé beaucoup
de trace de leur culture.
Le lieu est sympa mais une fois de plus, il n'y a pas d'eau chaude
et ça fait un sacré bout de temps qu'on ne s'est pas
lavé. Au bout de 3 semaines de voyage, ça a moins d'importance
pour nous mais peut-être que, quand même, on vous ferait
un peu peur. On se lave à l'eau froide bien sûr mais
c'est toujours le minimum.
De toute façon, le soir, le patron arrive et décide
qu'on doit partir le lendemain. Ouf! Pas le soir même, il a
eu pitié grâce aux enfants!
Béa
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Le 12 octobre 2005
dans un petit village près de la ville de La Quiaca (Argentine)
avant de passer en Bolivie
Bonjour à tous!
Que de choses à vous raconter depuis la dernière lettre!
On s'en est mis plein les yeux, c'est pour ça qu'on ne
vous a pas donné de nouvelles et que vous êtes impatients:
Le 23 septembre, en quittant Tafi Del Valle, nous sommes tombés
sur une vallée de cactus. Des cactus impressionnants,
énormes, immenses, comme dans Lucky Luke! (bt9420) .Des
cactus qui rendent ridicules les petites choses du même nom vendues
chez Truffaut. (bt9428). Cette espèce protégée
pousse d'un cm par an . Sachant que les plus haut atteignent bien
5m, quel âge ont-ils? Et oui, 500 ans! Ils ont dû
voir la chute de l'empire inca et l'arrivée des Espagnols. On
en est tout ému. Maïlys se fait un beau bouquet d'épines
de cactus (bt9431) ,
Noémie et Joachim prennent des photos dans tous les sens, Nathan
fait des expériences comparatives, nous passons tous de l'un
à l'autre, observant les formes, les tailles, les couleurs...
Nous sommes repartis à regret mais depuis, les cactus nous suivent
toujours... même dans nos rêves.
L'étape suivante a été aussi belle: ce sont les
ruines des indiens Quilmes de la vallée Calchequies.(bt9521)
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Des indiens particulièrement féroces, les espagnols en
savent quelque chose depuis leur arrivée sur le continent.
Finalement vaincus, déportés, exterminées, ils
ont disparu en laissant ces ruines ( restaurées) et quantité
de dessins et d'objets.(bt9500)
Nous avons fait une belle rando sur ce site car vues d'en haut, les
ruines sont encore plus belles: des petits murets dans tous les sens,
des pièces, des mortiers pour écraser le grains, des salles
de réunions...(bt9517) Nous
avons dormi plus loin, à Cafayate.
Le 26 septembre, nous avons fait une plongée sensationnelle
dans la Quebrada de Las Conchas. (bt9546)
Autrefois recouverte par la mer, cette région a laissé
apparaître plus tard des montagnes de sable dur aux couleurs
de feu. (bt9616)Nous nous sommes immergés dans un monde magique,
envoûtant et presque mystérieux. Le soleil était
bien brillant, les ombres s'ajoutaient aux dégradés de
couleurs, créant d'autres formes étonnantes. Nous y sommes
restés pas mal de temps, chacun s'en donnant à coeur joie:
escalade pour les uns, photos pour les autres, ou les deux.(bt9573)
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Après avoir mangé sur place, nous avons fait une petite
rando ensemble, pour prolonger un peu cet instant d'émotion.(bt9649)
Vers ces dates-là, d'autres moments ont été nettement
moins drôles.(bt9705) Il faut vous dire que depuis Cafayate, nous
n'avons eu qu'une piste à la place d'une route.(bt9704)
Une piste normale, ça passe, mais une piste genre "tôle
ondulée", qui plus est sur 80 km, ça vous masse
le dos pour 10 ans. Au bout d'une journée, on a les yeux qui
cherchent leur parallélisme, les oreilles pleines d'abeilles
et les neurones qui jouent des castagnettes. Et les cours du Cned
après ça? Heu... qu'est-ce que c'est déjà,
le Cned?...
Malgré cette route infâme, nous avons
continué jusqu'à Cachi, petit village très
sympa avec sa grande place ombragée, son église au toit
de cactus,(bt9834)
son musée d'archéologie très bien fait (même
Joachim a apprécié!).
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Maïlys s'est arrêtée indignée devant la
Pacha Mama, statuette vénérée par les argentins
car elle représente la terre-mère, devant laquelle étaient
déposés des cigarettes, gâteaux, bonbons, etc...(bt9827).
"Mais ça s'fait pas, dis donc, c'est du gâchis!,
a dit Maïlys presque avec colère. Les gens lui donnent à
manger mais elle s'en fiche, elle, puisque c'est une statue! En plus,
c'est les fourmis qui mangent les bonbons!" Difficile d'expliquer...
Au dessus du village de Cachi se trouve la deuxième plus haute
montagne d'Argentine, le Nevado de Cachi (6380m). (bt9771) En
faisant une randonnée dans ce coin, nous sommes tombés
sur des ruines anciennes et non fouillées apparemment.
Il y avait plein de mortiers plus ou moins cassés ( les
mêmes qu'au musée) (bt9778) et c'est Joachim qui le premier
a trouvé des morceaux de poteries peintes. D'un seul coup, il
s'est cru archéologue et s'est mis à fouiller fébrilement.
Il a bien fallu repartir en laissant derrière nous ce lieu
rempli d'histoire datant d'au moins 9000 ans.(bt9790, bt9793)
Le 29 septembre, nous sommes arrivés à Salta,
Salta la Belle, comme disent les argentins, mais que nous avons
découvert dans une tempête de sable à faire
pâlir les marseillais. Enfin bon, c'était une étape
obligée puisque nous avions deux colis à réceptionner.
C'est ici que le cauchemar a commencé.
Poste-douane, douane-poste, pas de colis. Nous sommes donc allés
passer le week-end du 1er et 2 octobre au bord d'un barrage.
C'était beau, c'était calme, ça nous a apaisé
les nerfs.(bt9900, bt9947)
De retour à Salta, nous avons remis notre nez à
la poste, à la douane Xavier s'est même énervé
( c'est rare!). Lisez son texte, c'est instructif! (dans la rubrique
"Poste restante", page Argentine)
Joachim en a été très perturbé: un matin,
il a renversé son bol de chocolat au lait sur la banquette, puis
il a oublié son couteau et son MP3 dans la douche (retrouvés
deux heures plus tard), puis il a laissé son appareil photo à
nouveau dans les douches, retrouvé aussi un peu plus tard. Le
lendemain, c'est le pot de cornichon qu'il a fait valser. Depuis, on
le surveille.
Bref, nous avons récupéré un colis, après
que Xavier ait failli égorger le douanier scribouillard
qui voulait nous racketter . Et comme le deuxième colis n'était
toujours pas là, nous sommes repartis quelques jours.
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Nous venons donc de passer quelques jours sublimes, tout en beauté.
Nous avons rejoint le petit village de Purmamarca, hors du temps
mais pas des touristes quand même. Un marché artisanal
avec des prix au plus bas, des couleurs,( bt20025) des odeurs, des
gens plus typés, des ruelles calmes.(bt20043)
Une vieille femme a éclaté de rire quand je lui ait dit
que Noémie voulait tout acheter. Mais c'était vrai!
Nous nous sommes payés le luxe d'une nuit à l'hôtel
(le bonheur!)
Nous avons marché vers la montagne aux sept couleurs:(bt20058)
encore un lieu étonnant par la diversité des types de
roches et des teintes. Du blanc ( 3 millions d'années) au
rouge (80 millions d'années) en passant par le vert, violet,
jaune, orange, à paillettes, à rayures..(bt20072) Un
rêve de géologue!
Et puis nous sommes partis à l'assaut d'un col de 4170m
(pas de mal des montagnes, ouf!) pour redescendre vers les Salinas
Grandes. Ce sont des Salines de 50km de long, qui existent
depuis que les Andes ont obligé la mer à se retirer, piégeant
par endroit des lacs salés. C'est tout simplement éblouissant,
dans les deux sens du terme. Blanc partout, croûtes de
sel, formes géométriques, vigognes qui se promènent
dessus (bt20212), crissements sous nos pas... Mais où sommes-nous?(bt20290,
bt20303)
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N'oublions pas pourtant la réalité de ceux qui se sont
organisés en coopérative: 35 familles vivent de l'exploitation
du sel (bt20284). Extraire une tonne de sel par jour rapporte
à un homme 12 pesos ( environ 3 euros) ce qui est peu(bt20266).
C'est pourquoi, après l'école, les enfants de ces familles
viennent vendre des souvenirs aux touristes qui visitent les salines.
Le coucher de soleil fut grandiose( bt20318).
Touristes et travailleurs partis, nous nous sommes retrouvés
seul au milieu de ce lac immense, guettant à chaque seconde la
transformation du ciel et du sel (bt20308).
Et le lendemain, une autre luminosité a accueilli notre réveil
par un froid un peu mordant. Difficile de quitter un endroit pareil
mais la réalité se faisait pressante: pas de toilettes
à l'horizon. Alors nous avons repris la route.
Après une nouvelle pause à Humahuaca, petit village
très typique, nous sommes redescendus vers Salta le 10 octobre
pour aller dire un petit bonjour à Mme Fernandez, à
la douane.
Et le 11 au matin, nous avons eu le grand bonheur de trouver
notre paquet, non pas à la douane mais à la poste,
tout simplement. La dame était soulagée de nous voir arriver
, s'inquiétant de ne pas savoir où on était pendant
plusieurs jours. Noémie a donc ouvert son colis sans joie:
il contenait des cours d'espagnol et des cassettes. Vive le CNED!
Alors, avec un petit vent de liberté dans le nez, nous avons
vite pris la direction de la frontière bolivienne et nous
sommes donc dans un petit village près de la ville de La Quiaca
d'où nous vous envoyons ce message.
A bientôt en Bolivie!
Béa
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III - Quelques détails techniques
et autres problèmes
Ça y est, on a fini par se décider à acheter une
bombonne de gaz. Évidemment, elle ne rentre ni dans l'emplacement
prévu, ni dans le coffre. Mais on n'avait pas le choix, il va
donc falloir tailler dans les placards. Pour l'autre bouteille, on ne
sait pas encore si on pourra la faire remplir. On a aussi fini par trouver
de la résine, on pourra faire une réparation plus sérieuse
du lanterneau.
Pour l'électricité, une solution est en chemin, elle a
traversé l'Atlantique et devrait nous attendre prochainement
à Salta. C'est une bonne occasion de vérifier les compétences
du courrier Franco-Argentin.
Pour la mécanique, pas encore de pépin malgré les
chemins défoncés et très en pente pour accéder
aux campings et qu'on n'aurait pas osé emprunter en France. Il
y a juste la courroie de l'alternateur qui chante un peu le matin au
démarrage (à surveiller). Par contre, le Jumper n'est
pas étanche à la terre des chemins!
Petit problème de math pour
mettre en pratique les cours : sachant qu'il faut 3 min 38 sec. pour
filtrer 2 litres d'eau et qu'une cartouche Katadyn permet de filtrer
7000 litres, combien d'heures par jour faut-il pomper pour épuiser
cette cartouche en 10 mois de voyage ? Pour Jean-Henri, quel muscle
travaille le plus ? Question subsidiaire : va-t-on mourir de soif ou
d'épuisement à ce rythme ? Petit indice : les enfants
ont fait le calcul et ne sont pas volontaires.
Xavier
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